Politique p0p-c0rn (cc @kassovitz)


@kassovitz

[!] Avertissement : j’ai vécu le dimanche 22 avril comme une série B mollassonne et je tenais à #partager ça avec toi ; je m’apprête donc à associer de nouveau présidentielles et cinéma sur @7e_tweet.

Sept ans que je vis à Paris et je suis toujours inscrite sur la liste électorale du bled de mes parents. SOUPIR. Petit saut en Seine-et-Marne pour humer la rosée d’un matin champêtre et accomplir mon devoir citoyen. Salut, #lesgens du village : vos regards appuyés pourraient presque me transformer en personnage de La vie est un long fleuve tranquille. […]. A voté. […]

Retour précipité à Belleville où m’attend une soirée électorale en grande pompe : des pop-corn Baff, l’album Hight violet de The National en guise de BO, la télé allumée sur @France2tv mais prête à basculer sur @canalplus, mon portable qui déjà vibre sous le poids des SMS-propagande, et le seul compte Twitter de Mathieu Kassovitz ouvert sur mon ordi [je vous ai parlé de lui le 11 avril ; il devrait faire de ce rendez-vous politique un scénario de film d’ACTION].

Parée pour l’aventure et trépignant d’une impatience de gosse, je me blottis dans mon canapé. Je sais que les résultats sont joués depuis longtemps, mais je m’impose un suspense. Je vide la moitié de mon sachet Baff. 5, 4, 3, 2…

VOILÀ. Je guette les réactions sur mes différents écrans. […]

Hormis un « Pas de commentaires. Désolé. » et un « J’annonce officiellement ma candidature dans 5 ans comme représentant du parti du vote blanc. », no tweet : @kassovitz, réalisateur de L’Ordre et la Morale [ce titre = l’étoffe d’une devise], a enclenché le mode silencieux. OKAY. Je trempe un orteil dans ma TL, en quête de #lol. Le flow reste tiède et la petite lucarne, peu profonde. 😦 Where is the fucking turning point? […]

Je repense à @kassovitz qui, quelques heures plus tôt, souhaitait à ses followers « une bonne journée d’érections », et j’espère en secret que le deuxième tour sera plus bandant.


@kassovitz = motherfucking K

@kassovitz

Cher Mathieu Kassovitz, tu m’as longtemps fait croire à un renouveau du cinéma français. Tu as joué dans Un Héros très discret, Amen, Louise Michel. C’était bon. Tu as réalisé La Haine, Assassin(s), Les Rivières pourpres. Tu as parlé de ce dont on ne voulait ou ne pouvait pas parler. MODERNE. BARJE. Tu as flirté avec Kourtrajmé. No prostitution.

Cher Mathieu Kassovitz, tu m’as longtemps fait croire à un renouveau du cinéma français. Puis tu m’as déçue. Tu as mis ta carrière d’acteur SINCÈRE entre crochets. Tu as réalisé Gothika, Babylon A.D., L’Ordre et la Morale. C’était bof. Tu t’es fâché avec pas mal de monde. Tu es devenu ce Fucking Kassovitz régi par la folie des grandeurs. Tu as perdu de la thune, la tête et du temps. NOUS AUSSI.

C’est par nostalgie de ton premier TOI que j’ai commencé à te suivre sur Twitter. 140 signes de vie. Au fond, tu n’aurais pas changé ? Tu tweetes sans détour ni restriction : tu donnes ton avis sur les Oscars ou les Présidentielles… Dans les deux cas, du grand spectacle. Et te lire, ça décrasse l’esprit. Tu as l’air d’un putain de caractériel, schizo, perfectionniste, mais c’est #kewl, tu t’accroches à tes idées, tu échanges, tu provoques.

Je t’écris ces quelques maux parce que le 7e art a besoin de gars de ton acabit. Alors steuplé, ne nous oublie pas, ne t’oublie pas.